Gérard Biau

Directeur de SCAI et professeur de statistique à Sorbonne Université

Quatre ans après le lancement de SCAI nous pouvons déjà regarder le parcours accompli par l’institut avec fierté, car d’un pari il est devenu une réussite : il est aujourd’hui un acteur visible de Sorbonne Université.

Directeur de SCAI (Sorbonne Center for Artificial Intelligence), Gérard Biau est également professeur de statistique à Sorbonne Université. Il nous raconte son travail et l’engagement de DATA4 dans l’acquisition d’une machine de calcul pour l’institut.

Parlez-nous de votre parcours et de ce qui vous a amené à diriger SCAI ?

Je suis effectivement professeur au LPSM (Laboratoire de Probabilités, Statistique et Modélisation) et je travaille dans le domaine de ce que l’on appelle l’apprentissage statistique. Je m’intéresse, pour faire simple, aux mathématiques derrière l’intelligence artificielle (IA). Lorsque Sorbonne Université a commencé en 2018 à réfléchir à une structuration dans ce domaine, Nathalie Drach-Temam, qui était à l’époque Vice-présidente, et qui se trouve être aujourd’hui la Présidente de l’Université, m’a demandé d’animer une réflexion au sein de l’établissement afin de structurer la communauté intéressée par l’IA sur nos trois facultés. Tout ceci s’inscrivait dans la stratégie nationale d’IA lancée en mars 2018 par le Président de la République.

J’ai donc animé pendant un an un groupe de travail et nous avons rapidement décidé de créer un institut dédié à l’IA au sein de Sorbonne Université. SCAI a ainsi été inauguré en juin 2019, moment où Xavier Fresquet me rejoint comme directeur adjoint de la structure. SCAI est donc né d’une réflexion de l’établissement sur la structuration de l’IA en interne, dans le mouvement d’une stratégie nationale.

On a fait appel à moi pour diriger l’institut probablement pour mon expertise sur les sujets liés à l’IA et ses fondamentaux, mais aussi car j’ai été président de la Société Française de Statistique et j’avais donc l’habitude de gérer des groupes de travail. J’ai également été directeur du Laboratoire de Statistique Théorique et Appliquée avant qu’il ne fusionne avec le Laboratoire de Probabilités et de Modèles Aléatoires, pour former le LPSM actuel.

Quel est aujourd’hui le rôle de l’institut, ses missions, ses objectifs ?

Quatre ans après le lancement de SCAI nous pouvons déjà regarder le parcours accompli par l’institut avec fierté, car d’un pari il est devenu une réussite : il est aujourd’hui un acteur visible de Sorbonne Université. Nos actions touchent quasiment tous les laboratoires de l’établissement, des sciences aux humanités en passant par la médecine. L’IA est aujourd’hui actrice dans tous les domaines scientifiques. Nous agissons de manière horizontale et interdisciplinaire en nous positionnant à l’interface entre les différentes communautés. Concrètement, nous sommes un opérateur en interface, où des projets de recherche peuvent se développer dans une logique interdisciplinaire, au niveau national, européen, etc.

Côté formation nous avons récemment remporté l’appel à manifestation “compétences et métiers d’avenir”. Nous avons aussi été lauréats avec nos partenaires de Paris-Saclay, de Polytechnique et du 3IA Prairie d’un DIM (Domaine d’Intérêt Majeur) auprès de la région… Nous sommes donc une structure qui coordonne des projets interdisciplinaires et intersectoriels, au sein desquels se construisent des partenariats industriels et privés. C’est très intéressant et nouveau dans le paysage de l’établissement, en formation comme en recherche.

Nous ne sommes pas une UFR (Unité de Formation et de Recherche) mais notre mission est aussi d’accompagner l’établissement dans la mise en place d’une offre de formation sur les sujets liés à l’IA, dans tous les domaines de ses facultés.

Quelle place a aujourd’hui l’intelligence artificielle dans notre société ? Quels sont les grands enjeux à venir pour son utilisation ?

En réalité, l’IA est déjà partout, sans que l’on en soit nécessairement bien conscient. On la retrouve dans nos déplacements, nos moyens de communication, dans nos soins, et ce n’est pas un mouvement qui a vocation à s’arrêter : nous sommes plutôt face à un changement de paradigme, à une évolution qui ne peut être freinée. Tous les secteurs de la recherche sont aujourd’hui intéressés par l’IA. Astrophysique, chimie, humanités digitales… tous nos collègues sont concernés !

Il convient donc de former les étudiantes et étudiants à l’utilisation de ces technologies, d’adapter les laboratoires de recherche… et l’université a toute sa place à y jouer ! Car nous sommes face à un enjeu de souveraineté nationale, les potentialités d’utilisation de l’IA concernent tous les secteurs clés de l’Etat, d’où, et j’y reviens, une stratégie nationale dédiée. Nous devons rester compétitifs et s’assurer que les étudiantes et étudiants dans nos universités puissent suivre l’accélération en cours.

Vous avez bénéficié en début d’année dernière du soutien de la Fondation Sorbonne Université et de DATA4 dans l’achat d’une machine de calcul, comment ce nouvel outil vous a-t-il aidé dans vos missions ?

Cette nouvelle machine de calcul, pour la présenter, c’est ce que l’on appelle de la GPU (Graphics Processing Unit) : elle permet de faire des calculs complexes et ce rapidement, en particulier pour les réseaux de neurones. Classiquement, pour faire cela, on peut soit avoir nos propres machines, acheter du temps de calcul auprès du secteur privé, avec tous les risques que cela peut comporter (transfert de données à un tiers, etc.), ou utiliser le calculateur national Jean Zay. Mais ces outils sont utilisés par des collègues chercheurs pour qui l’IA est le cœur de métier, et moins par des structures pour qui son utilisation est plus nouvelle : à la faculté des Lettres par exemple, ou en médecine. L’achat de cette machine nous a donc permis de mettre à disposition cette puissance de calcul à des équipes qui se lancent dans l’IA et qui ne sont pas encore familières avec son écosystème technologique.

En local, on peut ainsi mettre à la disposition du plus grand nombre des ressources de calcul. La machine a donc eu un grand effet ! Par exemple, nous avons aussi pu en faire profiter des étudiants étrangers, qui pour des raisons de sécurité nationale, ne peuvent accéder à Jean Zay, ou à des collègues qui avaient déjà épuisé leur temps de calcul sur cette dernière. Cet achat a donc été plus que bénéfique pour toute la communauté de l’université !

Et comment cela fonctionne, concrètement, cette machine ?

Concrètement, vous ne vous apercevez pas physiquement de l’existence de la machine : nous y donnons accès à distance. Tout se passe comme si l’on travaillait sur son propre ordinateur, il n’y pas besoin d’apprentissage particulier ou de formation, c’est une solution clé en main ! En tant qu’utilisateur, vous ne voyez pas la machine tourner. Comme cela est gratuit, nous arrivons à soutenir des collègues qui ont besoin de temps de calcul et ce rapidement, tout en assurant une utilisation souple. C’est comme un bouton sur lequel on appuie, pour faciliter le travail de recherche.

Aujourd’hui la machine est utilisée dans une multitude de disciplines : astrophysique, médecine, humanité, conservation du patrimoine… Nous sommes très fiers de pouvoir soutenir tout le prisme de la recherche de Sorbonne Université, en donnant ainsi accès, et ce facilement, à des outils performants et pertinents. Pour être plus précis, beaucoup de projets se développent aujourd’hui en dehors de la faculté des Sciences et Ingénierie. Comme je l’expliquais plus tôt, tous les domaines sont aujourd’hui concernés par l’IA ! La clé de la recherche, c’est de rester dans la course pour ne pas perdre en vitesse sur nos pratiques. C’est donc une véritable démocratisation de l’IA au sein de la recherche universitaire.

Quels sont vos prochains projets à soutenir ? Quel message auriez-vous pour les mécènes et donateurs qui souhaiteraient s’engager auprès de SCAI ?

Continuer à acquérir du matériel pour développer notre ressource de calcul est essentiel à notre activité. Nous avons également besoin du soutien de mécènes dans le développement de nos locaux, qui sont un vrai espace de vie où nous organisons beaucoup d’évènements et accueillons beaucoup de partenaires. Plus nous pouvons valoriser notre travail, meilleure sera notre image.

Nous souhaitons également monter des équipes projet, via des chaires de mécénat, avec des équipes dédiées, par exemple sur la thématique du croisement entre mathématiques et sciences physiques. Cette hybridation aura des applications dans une multitude de domaines : énergie, santé, transports, etc. Une telle initiative serait une belle vitrine pour l’université mais également pour le mécène qui soutiendra des équipes de recherche de qualité, reflétant l’excellence de l’université dans ces deux disciplines au niveau mondial.

Le mécénat envers SCAI n’est pas seulement un geste qui nous touche et nous donne le sourire : collecter des fonds pour notre institut c’est viser un objectif, comme celui que nous avons atteint grâce à l’acquisition de la machine de calcul avec le soutien de DATA4. Améliorer l’accueil dans nos locaux ou soutenir une chaire chez nous se fera toujours dans l’optique d’un objectif scientifique, car cela reste notre mission principale. Nous recherchons des fonds pour mener à bien nos missions. D’autant plus que notre domaine est très concurrentiel, au niveau national comme international : soutenir SCAI, c’est soutenir la force d’une université française de rang mondial dans le domaine de l’IA !

Vous pouvez soutenir SCAI

Grâce à ses facultés des Lettres, de Médecine et de Sciences et Ingénierie, Sorbonne Université dispose de forces considérables tant sur les aspects fondamentaux de l’intelligence artificielle (en mathématiques, informatique et robotique) que sur ses applications (en santé, environnement ou encore création artistique) ou qu’en matière d’humanités numériques. 

SCAI est un espace dédié au sein du campus Pierre et Marie Curie qui permet de dégager des problématiques communes et de faire progresser la recherche et la formation en intelligence artificielle (IA), au bénéfice de tous. Grâce aux dons, la Fondation Sorbonne Université finance le lieu ainsi que les projets interdisciplinaires qu’il porte.

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